Des origines :

Mais à vrai dire on ne connait guère l’origine et le sens du nom de « Marolles-les-Braults« . Certains auteurs ont voulu y déceler une racine celtique désignant des marécages, un territoire boueux.

La fréquence de l’appelatif latin « materiola » cependant mué en « marolles » (recensé plus d’une vingtaine de fois) indiquerait plutôt une origine romaine du nom. Le thème « materiola », dimitutif du latin « materia », c’est-à-dire « bois », a très bien pu être à l’origine du nom de « Marolles ».

Rien ne s’oppose enfin à la théorie d’une origine celtique du nom : « maro-ialo » désignerait une grande plaine découverte. « Braults » ou « Braux » pourrait reproduire un thème gallo-romain (« bracus ») dont le sens était « vallon », « creux » ou « retranchement ».

On a retrouvé par le passé sur le territoire de la commune des vestiges de l’époque romaine, tuiles à rebords et tessons de poterie : mais également le long de la Dive et de l’Orne Saosnoise des outils en pierre de la préhistoire par centaines. Certaines formes anciennes de noms en « ville » (par exemple : Villecerceau, Villenette, Villechartre), la « Basilerie » ou la présence du lieu « Saint-Symphorien », l’un des plus anciens saint de la Gaule romaine, le culte de Saint-Rémy associé à Clovis, indiqueraient une forte empreinte de la latinité finissante.

« Bourdigale » nous renvoie à des temps encore plus obscurs et nous rappelle la présence sur tout le territoire du canton de nombreux vestiges de l’histoire avant l’histoire.

HISTOIRE

La Seigneurie paroissiale appartenait très anciennement aux seigneurs de Saint-Aignan, paroisse voisine, qui avaient le titre de fondateurs de ladite Eglise.

On voit par un aveu de 1643, et par un autre acte authentique de 1721 que les habitants de Marolles devaient aux seigneurs de Saint-Aignan différents devoirs droits et cens. Avant 1790 Marolles et Avesnes se partageaient le siège de la paroisse.

Depuis la seconde moitié du XVIème siècle, Marolles présente une série ininterrompue de curés qui ont marqué la commune : MM. Aubourg, Engoulevent, Loriot de la Borde et Marquis-Ducastel. Le premier est remarquable par sa science, le second par un ensemble de rares qualités ; M. Loriot de la Borde pour son amour de l’Eglise et des pauvres. M. Ducastel par sa fidélité dans la foi et la noblesse de caractère.

Les paroisses ont donné naissance aux communes actuelles de la révolution.

GÉOGRAPHIE :

Plaine calcaire parcourue par de petites rivières, notamment la Malherbe, la Dive, l’Orne Saosnoise. La Région Le Saosnois adossée aux collines du Perche et aux boucles de la Sarthe, ouverte sur la plaine normande et sur la plaine mancelle, la région est placée sous la tutelle de la déesse gauloise des eaux : Saugonna dont le nom déformé donna Saosnes. D’origine gauloise, remodelée par les Romains, la ville de Saosnes est devenue chef-lieu du Pagus Sagonensis à partir du III ème siècle.

CLIMAT :

Le climat de Marolles-les-Braults est un climat océanique dégradé. On dénombre en moyenne 53 jours par an avec du gel. La durée totale moyenne d’insolation est de 1824 heures par an. La durée totale d’insolation atteint en moyenne 248 heures en juillet contre seulement 57 heures en décembre. Comme le reste de la France proche de la façade atlantique c’est en hiver que les précipitations sont les plus abondantes.

Température record la plus froide : – 21,0°C (29 décembre 1964)

Température record la plus chaude : 40,5°C (6 août 2003).

Nombre moyen de jours avec du gel dans l’année : 54

BLASON DE LA COMMUNE

ARMOIRIE

En 1961, par délibération, le Conseil Municipal adoptait comme symbole communale, les armes des Desson de Saint-Aignan avec l’aimable autorisation des descendants de cette ancienne et illustre famille. Les armes de la commune de Marolles-les-Braults se blasonnent ainsi : d’azur à la tour d’or maçonnée de sable et accompagnée de trois croissants d’argent.

LA LIBÉRATION DE MAROLLES-LES-BRAULTS LE 10 AOÛT 1944 :

‎⇒ le 10 août Marolles-les-Braults est au coeur de la bataille

Ce chef-lieu de canton connait les rigueurs de la guerre dans la matinée du jeudi 10 : les Marollais avaient, au cours de la nuit précédente, entendu dès 21h30 des tirs de mitrailleuses en direction de Courcival et de Peray, prélude au retour des Allemands… qui étaient partis de la ville le mercredi 9.

Très rapidement, ceux-ci mettent en place leur dispositif de défense ; presqu’immédiatement et sans interruption se succèdent les coups de fusils, mitrailleuses, canons et mortiers.

La libération va-t-elle provenir de Bonnétable ou de Ballon où a été signalée la présence des Américains ?

Vers 2h30, des incendies éclatent au Bois d’Effe et au Pressoir ; deux chars ennemis en batterie un peu avant la Veidière interdisent le passage aux sauveteurs qui, parvenus sur les lieux du sinistre, subissent les rafales des armes automatiques et il est impossible d’approcher la motopompe; les volontaires sont contraints de rentrer à Marolles.

Bientôt deux fermes et leurs dépendances situées au-delà de la rivière, sur la route conduisant à Dangeul sont, à leur tour, allumées alors que les troupes américaines font prisonniers des civils dont… les gendarmes, relâchés après interrogatoire, paradoxe de l’histoire qui inverse les rôles pendant un souffle de temps.

Soudain, la situation explose vers 7h30 et une dramatique bataille d’infanterie et de chars se déroule pendant plus de quatre heures : la 9ème Panzer a renforcé ses positions et une quinzaine de chars sont embarqués entre le pont d’Effe et de la Veidière alors que d’autres blindés assurent leur protection en contrôlant les rues de l’agglomération.

⇒ Marolles libérée par la 5ème division blindée américaine et son aviation

Aux combats terrestres vient s’ajouter l’intervention aérienne des Thunderbolt contre les nids de résistance implantés le long des habitations dans les cours et les jardins : la bataille dure jusqu’à 11h30 : les Allemands évacuent sous la mitraille.

Les Marollais sortant de leurs abris, constatent cinq incendies qui font rage : un, place de l’église, deux rue de Bonnétable, un rue neuve, un rue Mohain. Pas de motopompes en état de marche : oubliant le danger et ignorant si la bataille est terminée, tout le monde combat les sinistres. L’église n’a pas été épargnée : un char allemand a tiré volontairement trois obus dans le clocher : la grosse cloche est percée de plusieurs trous, la tour est endommagée, les toitures sont trouées.

Vers 11h30, les premiers blindés américains arrivent par la route de Bonnétable, celle de Saint-Aignan étant coupée par un trou de bombe.

Aussitôt c’est la joie et la délivrance. La population crie, jette des fleurs sur les chars : des drapeaux français et américains sortent de leur cachette et pavoisent portes et fenêtres ; un Allemand est fait prisonnier, un char brûle rue Mohain, un autre saute dans la ferme de Chambourg en y mettant le feu.

Craignant une contre-attaque ennemie, des Américains s’installent aux abords de la commune : le retour offensif des Allemands aura bien lieu : dans la campagne, route de Dangeul, une quinzaine de blindés seront détruits au cours de la bataille.

Le vendredi et le samedi toute la journée, les habitants observent le passage des colonnes impressionnantes de véhicules de toutes sortent et enfin de l’infanterie à pieds.

Les G.I.’S ont libéré Marolles.

⇒ Stèle du pont d’Effe à Marolles-les-Braults

Ces combats sont meurtriers :

–   2 civils tués par l’aviation américaine en voulant se mettre à l’abri

– 17 américains et au impressionnants :

–  6 fermes ont brûlées ainsi qu’une douzaine de maisons

Une stèle est inaugurée en août 1945 pour commémorer cette bataille meurtrière, près du pont d’Effe.

Stèle du pont d’Effe